Laure Murat Compagne

Laure Murat Compagne – Laure Marie Caroline, princesse Murat, est une historienne française et professeur à l’UCLA. Elle est née le 4 juin 1967 à Neuilly-sur-Seine.
Famille
Laure Murat est la fille du romancier et producteur de cinéma Napoléon Murat et de l’historienne Inès d’Albert de Luynes.
Les débuts sur le marché du travail et l’éducation
Elle débute sa carrière dans le journalisme en 1986, travaillant d’abord pour la revue Beaux Arts, puis L’Objet d’art et enfin Profession politique pendant un an. Elle travaille ensuite comme pigiste pour une grande variété de publications, notamment des périodiques (Connaissance des arts, Muséart, Les Aventures de l’art, L’il, etc.), des journaux (Le Monde de la Révolution française) et émissions de radio (Radio Aligre, France Culture).
Enseignement
L’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) l’a embauchée cette année-là pour un poste de professeur au sein de son département d’études françaises et francophones. Elle a reçu une bourse Guggenheim en 2012. Son mandat en tant que directrice du Centre d’études européennes et russes de l’UCLA s’est déroulé de 2015 à 2019. Sa promotion au rang de professeur émérite 12 est datée de 2022.
Affaires personnelles
Elle fait partie des personnes qui racontent leur expérience dans le documentaire Homos en France réalisé par Aurélia Perreau et diffusé sur France 2 en mai 2023.
Recherche
Il y a trois grandes voies que suit le travail de Laure Murat. Le développement de la psychiatrie dans la France du XIXe siècle constitue un premier principe organisateur. À partir des archives inédites d’une maison de retraite accueillant des hôtes comme Nerval et Maupassant, elle écrit La Maison du Docteur Blanche en 2001 pour réfléchir sur la psychiatrie privée avant le développement de la psychanalyse.
Dans son ouvrage de 2011, « L’homme qui se prenait pour Napoléon », elle fouilla les volumineuses archives de quatre asiles publics de la Seine (Bicêtre, Salpêtrière, Charenton et Sainte-Anne) de 1789 à 1871. En prenant comme point de départ Esquirol propose d’établir une histoire de France à partir des registres d’asile, elle questionne la nature des délires au XIXe siècle afin de comprendre l’influence des événements politiques (révolutions, changements de régime, etc) sur la folie.
Cette histoire politique de la folie vise à expliquer à quel point la psychiatrie, jeune profession dépendante des changements de gouvernement, interprète la maladie mentale, l’assimilant à une réalité sociale. Le deuxième axe est l’histoire littéraire et culturelle. Elle a publié Passage de l’Odéon en 2003 et l’a dédié à Adrienne Monnier et Sylvia Beach, les libraires pionniers de l’entre-deux-guerres et les éditeurs originaux d’Ulysse de James Joyce.
Élaboré à partir de près d’une centaine d’entretiens avec des auteurs français (Annie Ernaux, Patrick Chamoiseau, Jean Echenoz, Christine Angot, etc.), Relire interroge l’acte de relecture et les motivations et nuances qui l’accompagnent en 2015. Les questions de genre et de sexualité constituent le troisième axe. De sa thèse sur le « troisième sexe », qu’elle a publiée sous le titre The Law of Gender en 2006, elle a écrit le premier livre sur le mouvement MeToo, A Sexual Revolution ? Réflexions sur le scandale Weinstein.
Durant ses études, Laure Murat a également consacré un nombre conséquent d’essais à Marcel Proust. Elle a trouvé un rapport de la brigade des mœurs de 2005 qui confirme que Marcel Proust a visité un bordel pour hommes appartenant à Albert Le Cuziat, l’inspirateur de Jupien dans À la recherche du temps perdu.
Plusieurs articles scientifiques, dont ceux de Proust et ses amis, de la NRF et de la Revue romantique, suivront cette révélation. Les Cahiers de l’Herne, Marcel Proust : Un roman parisien au musée Carnavalet et Marcel Proust : La Fabrique de l’œuvre à la Bibliothèque nationale de France présentent tous son œuvre à l’occasion de l’année du centenaire (2021-2022), et le 15 novembre. 2022, elle apparaît dans un épisode spécial de “L’Heure bleue” consacré à Proust et animé par Laure Adler, intitulé “La recherche est un livre de consolation”.
Interventions
Depuis la montée de #MeToo et les débats sur les politiques d’annulation, Laure Murat est une voix fréquente dans le discours public sur les préoccupations sociales ; en 2022, elle publiera un petit volume intitulé Qui annule quoi ? Ses essais dans Le Monde et Libération, dont elle publie la rubrique « Historique » en 2016 et 2019, révèlent que son regard sur ces problématiques est façonné par sa compréhension approfondie de deux cultures, française et américaine.
En 1997, elle est invitée à intervenir lors d’une séance sur la « théorie de la critique d’art » à la prestigieuse École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Son autobiographie, « Le Troisième Sexe », a été publiée en 2004. Elle est diplômée avec mention de l’École des hautes études en sciences sociales avec le sujet de thèse « Du mythe de l’androgyne à l’invention du neutre », qui la qualifie de s’inscrire immédiatement à un programme de thèse.
Elle a passé 2005-2006 à l’Institute for Advanced Study de Princeton. Sa thèse, intitulée « L’invention du troisième sexe », a été soutenue avec succès en 2006. Sexes et genres dans l’histoire culturelle (1835-1939) », qu’elle a obtenued avec le prix summa cum laude. Étant française et professeur aux États-Unis, sa situation est particulièrement intrigante.
La chercheuse et essayiste Laure Murat, dont le nouveau livre s’intitule “Une révolution sexuelle ? Réflexions sur l’ère après Weinstein. Les sujets incluent la parité érotique, le mouvement #MeToo et l’absence de l’incident Weinstein dans les films français. Laure Murat quitte la France pour les États-Unis en 2005, où elle occupe un poste de professeur à l’UCLA.
L’incident du DSK s’est produit à New York six ans plus tard. Le scandale Weinstein survient six ans plus tard. L’écrivain d’Une révolution sexuelle ? jette le doute sur l’efficacité du mouvement #MeToo, qui a émergé spontanément en réponse à l’annonce de la mauvaise conduite d’Harvey Weinstein.
Laure Murat s’appuie sur son bilinguisme pour examiner la manière dont le tsunami a été accueilli des deux côtés de l’Atlantique. L’article est modeste, mais il réussit bien à mettre les choses en perspective et à inciter à une discussion sérieuse sur les questions abordées. Murat soutient que le changement moral et l’actualisation des représentations des hommes et des femmes ne peuvent se produire sans la participation des politiciens ainsi que des intellectuels, des critiques et des citoyens ordinaires, hommes et femmes.
Un an après l’éclatement du scandale Weinstein, il semble y avoir toujours un manque flagrant d’explications sur ce qui s’est passé en France. Laure Murat est quasiment seule dans ses démarches de tests en cette rentrée. Elle a finalement explosé : « Symptomatique », sa colère étant clairement évidente.
Votre livre s’inspire largement du scandale DSK et des réactions qu’il a suscitées en France bien avant le scandale Weinstein… Ce fut un tournant majeur dans ma vie. Les États-Unis connaissent une métamorphose en raison de l’attention accrue portée aux agressions sexuelles et, plus généralement, à la domination masculine. Je me considère comme français, et même plutôt français. À l’âge de 39 ans, j’ai atterri en Amérique. Disons simplement que j’avais déjà une certaine expérience à mon actif.
Mes idées préconçues sur le « puritanisme américain » étaient similaires à celles du Français ordinaire, et j’avais moi-même épousé ce catéchisme, même si faiblement. Ensuite, j’ai été obligé de jeter un nouveau regard sur les choses, de modifier ma perspective et de repenser mon approche, et c’était génial.
J’étais perplexe à l’époque, et je continue de l’être aujourd’hui, face à l’apparente incompatibilité de ces deux civilisations. Mais je suis aussi sûr qu’il est envisageable et souhaitable d’importer certains aspects de la culture américaine en France et vice versa. J’étais aux États-Unis depuis six ans lorsque le scandale DSK a commencé.
Quand j’ai vu et entendu les réactions machistes et dédaigneuses des Français, qui au mieux diminuaient, au pire normalisaient le comportement de DSK (comme la joie de BHL de dire qu’il « aime les femmes »), j’ai réalisé que nous avions un sérieux problème de ce côté-ci de l’Atlantique. Il y avait énormément de questions politiques, de relations raciales et de classes sociales, ainsi que d’abus sexuels qui n’avaient pas été pris en compte.
Avez-vous été surpris par l’ampleur du scandale Weinstein et ses répercussions ?
Tout le monde, moi y compris, a été surpris par cette évolution. Il y a eu 4,6 millions d’utilisatrices du hashtag #MetTo. Quelle chose énorme. Si moi-même et beaucoup d’autres femmes que je connais avons été déconcertées par l’ampleur du mouvement, nous n’avons pas du tout été choquées par le contenu des révélations.
Chaque fille apprend très tôt qu’elle n’est rien d’autre qu’un objet sexuel. La descente apparente des hommes du ciel est une cause majeure d’inquiétude. Il semble y avoir une difficulté à considérer dès le départ, dans l’écart entre ce que vivent les femmes et ce dont les hommes sont conscients. Tomber dans le stéréotype du « pas assez pour provoquer un drame pour un pincement des fesses » est un moyen facile d’éviter l’introspection.
Il existe un mouvement mondial, immense et spontané. C’est ce qui le rend innovant. Je ne suis pas sûr qu’il s’agisse d’une révolution, mais elle semble se développer rapidement au niveau local et au-delà des frontières nationales. Il est important de réfléchir aux réponses que cette situation a suscitées, car cela est à la fois intellectuellement et moralement nécessaire.

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